Vousallez trouver ci-dessous les diffĂ©rents documents utiles pour vous simplifiez les dĂ©marches pour les parloirs : La demande de permis de visite. Inventaire de linge au format pdf : DĂ©pose du linge lors dâun parloir avec un proche. Inventaire de linge pour les dĂ©tenus arrivants : DĂ©pose du linge pour une personne arrivante. 1 seul
Photo de la prison de Fresnes Val-de-Marne prise le 25 novembre 2020 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFPLa nuit, dans la maison d'arrĂȘt de Fresnes, chaque division, environ 600 prisonniers, est confiĂ©e Ă huit surveillants. Les syndicats dĂ©noncent notamment un problĂšme d' directeur de la maison d'arrĂȘt de Fresnes a assurĂ© lundi Ă la sĂ©natrice Esther Benbassa, qui visitait son Ă©tablissement, avoir rappelĂ© ses surveillants Ă la "rigueur" pendant leurs contrĂŽles, aprĂšs la mort de deux dĂ©tenus en moins d'un premier dĂ©tenu, ThĂ©o, ĂągĂ© de 28 ans, avait Ă©tĂ© retrouvĂ© mort le 11 janvier dans sa cellule de la prison du Val-de-Marne et un autre, SĂ©bastien, 24 ans, l'a Ă©tĂ© le 5 fĂ©vrier. Si les causes de la mort du premier restent mystĂ©rieuses, le second se serait apparemment suicidĂ©."Il n'Ă©tait pas identifiĂ© comme suicidaire"Ces dĂ©cĂšs, qui font toujours l'objet d'enquĂȘtes, ont suscitĂ© une visite de l'Ă©lue, ex-EELV, de Paris dans cette prison construite Ă la fin du XIXe siĂšcle et connue pour sa une source pĂ©nitentiaire, SĂ©bastien "avait Ă©tĂ© incarcĂ©rĂ© quatre fois pour violences, notamment intrafamiliales. Il Ă©tait libĂ©rable en juin et venait de reprendre une nouvelle peine de trois ans [d'emprisonnement] pour des faits de harcĂšlement commis depuis la dĂ©tention"."Il n'Ă©tait pas identifiĂ© comme suicidaire, il n'avait pas manifestĂ© de vellĂ©itĂ© de passer Ă l'acte", a expliquĂ© devant la cellule, recouverte de scellĂ©s rouges, un surveillant Ă Esther sĂ©natrice avait conviĂ© la presse Ă sa visite mais Ă©tait la seule habilitĂ©e Ă poser des questions aux agents et aux la section oĂč se trouvait SĂ©bastien, deux rondes sont organisĂ©es la nuit une vers 20h, l'autre vers 7h. C'est donc pendant ce laps de temps que le dĂ©tenu est apparemment passĂ© Ă l'acte. Il avait obstruĂ© l'oeilleton de sa cellule, qui permet aux surveillants de vĂ©rifier ce qui se passe dans la cellule."Il nous manque des agents"Dans l'Ă©tablissement, la nuit, chaque division,environ 600 prisonniers, est confiĂ©e Ă huit surveillants."Malheureusement, en service de nuit on ne peut pas ĂȘtre en permanence derriĂšre chaque porte. On a une population qui a le temps d'observer nos pratiques et de connaĂźtre nos rondes. Ils savent quand on va passer", avance Jean-Christophe Petit, reprĂ©sentant local du syndicat Ufap-Unsa Justice."Les agents font leur contrĂŽle correctement, certains le font de maniĂšre un peu superficielle, mais c'est une minoritĂ©", a rassurĂ© Jimmy Delliste, le directeur de l'Ă©tablissement, qui a organisĂ© la semaine derniĂšre une rĂ©union avec ses agents. "La prĂ©vention du suicide, c'est une chose sur laquelle on travaille depuis des annĂ©es", a-t-il ajoutĂ©."Nous avons de plus en plus de personnes Ă©crouĂ©es qui, de notre point de vue, souffrent de troubles psychiatriques ou de troubles du comportement. Ce n'est pas la faute des psychiatres, ils sont peu nombreux", a Ă©galement expliquĂ© M. syndicats dĂ©noncent eux un problĂšme d'effectifs "on rappelle les gens sur leur temps de repos pour venir travailler, il nous manque des agents", dit CĂ©dric Boyer, dĂ©lĂ©guĂ© FO Fresnes, deuxiĂšme plus grosse prison de France, quatre dĂ©tenus se sont ĂŽtĂ© la vie en 2021. InterrogĂ© sur la mort de SĂ©bastien, un de ses voisins de cellule a simplement dĂ©clarĂ© Ă la sĂ©natrice "tout le monde Ă©tait gentil avec lui, il voulait peut-ĂȘtre partir. C'est la prison, c'est normal".
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Lamaison dâarrĂȘt compte actuellement 1679 dĂ©tenus pour 1603 places, soit un taux dâoccupation de 115%. âIl y a Ă©videmment des conditions de dĂ©tention qui restent trĂšs difficiles.
Ouvrir une Ă©cole, câest fermer une prison », disait Victor HugoâŠpourtant, si la dĂ©tention est effectivement un mal, câest bien Ă©videmment un mal nĂ©cessaire, du moins dans certaines situations. Depuis de nombreuses annĂ©es, les rapports, les dĂ©cisions de justice, les articles de presse se multiplient pour dĂ©noncer les conditions de dĂ©tention en France[1]. Pourtant, rien nâest fait ou si peu, du moins pas suffisamment⊠Comment expliquer les problĂšmes inhĂ©rents Ă la prison et leur gravitĂ© ? Ă ma petite Ă©chelle de maĂźtre de confĂ©rences des universitĂ©s, jâorganise rĂ©guliĂšrement des visites dans les maisons dâarrĂȘt qui acceptent de tels Ă©vĂšnements. Jâimmortalise dâailleurs rĂ©guliĂšrement ces Ă©vĂšnements en publiant, sur mon blog[2], les tĂ©moignages des Ă©tudiants sur cette expĂ©rience assez unique. Jâai Ă©galement Ă©tĂ© un temps assesseur en commission de discipline dans une maison dâarrĂȘt, mais ça, câest une autre histoire⊠Bref, rĂ©guliĂšrement, je contacte les directeurs des maisons dâarrĂȘt et jâorganise ces rencontres. Jâai ainsi eu la chance dâorganiser quelques visites Ă la maison dâarrĂȘt de Fresnes, dont la derniĂšre en 2015, ce qui nous avait permis dâĂ©changer avec le directeur de lâĂ©tablissement pĂ©nitentiaire de lâĂ©poque, notamment sur la surpopulation carcĂ©rale, les conditions de dĂ©tention et la dĂ©radicalisation. Avant cette discussion, un surveillant nous avait emmenĂ©s visiter »[3] les lieux. Ce qui marque le plus souvent les novices, câest le bruit permanent, lancinant⊠Un Ćil plus expĂ©rimentĂ© constate aussi que, parfois, certains quartiers sont soigneusement Ă©vitĂ©s et que, si lâattention des Ă©tudiants est attirĂ©e sur la magnifique cour de promenade rĂ©alisĂ©e grĂące Ă lâaide de lâassociation Ensemble contre la rĂ©cidive », ils ne voient pas une autre cour situĂ©e juste derriĂšre eux, oĂč pullulent les rats et la vermine. Deux phĂ©nomĂšnes peuvent ĂȘtre dĂ©noncĂ©s concernant spĂ©cifiquement cette maison dâarrĂȘt la vĂ©tustĂ© des lieux et la surpopulation carcĂ©rale. La prison date de 1898, comment la rĂ©nover alors mĂȘme que les dĂ©tenus sont dĂ©jĂ largement entassĂ©s ? Câest donc sans surprise que jâai assistĂ© Ă la grogne, Ă la contestation, Ă la dĂ©nonciation, Ă lâexaspĂ©ration quant aux conditions de dĂ©tention Ă Fresnes qui se dĂ©gradent graduellement⊠Cet Ă©tĂ© a dâailleurs connu la fin â provisoire ? â de lâĂ©pilogue juridictionnel qui a conduit le Conseil dâĂtat Ă rejeter les prĂ©tentions de lâObservatoire international des prisons[4] et ce, tout en permettant dâattirer lâattention sur une situation particuliĂšrement prĂ©occupante. Les prĂ©mices Dans cette affaire, tout dĂ©bute par lâordonnance du 6 octobre 2016, par laquelle le tribunal administratif de Melun a enjoint Ă lâĂtat de poursuivre son effort, par tous les moyens utiles, pour Ă©liminer la vermine dans la maison dâarrĂȘt de Fresnes[5]. LâĂtat avait reconnu cet Ă©tat de fait tout en affirmant agir dĂ©jĂ suffisamment pour rĂ©duire les nuisibles Ă une population acceptable. Le reprĂ©sentant de la Chancellerie ajoutait nĂ©anmoins quâil serait vain dâespĂ©rer assainir la prison, car la vermine est inhĂ©rente aux vieilles constructions et que dĂ©ratiser une maison dâarrĂȘt surpeuplĂ©e, câest compliquĂ©. Selon le tribunal, il y a lieu dâenjoindre Ă lâadministration de poursuivre, dans les meilleurs dĂ©lais, toutes les mesures nĂ©cessaires pour bĂ©tonner les zones sableuses de lâĂ©tablissement et de reboucher les Ă©gouts par lesquels les rats peuvent sâinfiltrer au sein de lâĂ©tablissement et dâintensifier lâaction de dĂ©ratisation, notamment dans les parties de lâimmeuble oĂč la concentration des rongeurs est maximale ; que lâĂ©tablissement pĂ©nitentiaire informera lâagence rĂ©gionale de santĂ© du rĂ©sultat de ces actions »[6]. Quelques semaines plus tard, des recommandations relatives Ă la maison dâarrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne ont Ă©tĂ© publiĂ©es par la ContrĂŽleuse gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ© au Journal Officiel, le 14 dĂ©cembre 2016, en application de la procĂ©dure dâurgence[7]. Les douze contrĂŽleurs font Ă©tat de violations graves des droits fondamentaux, notamment au regard de lâobligation incombant aux autoritĂ©s publiques de prĂ©server les personnes dĂ©tenues de tout traitement inhumain et dĂ©gradant. Pour la seule maison dâarrĂȘt des hommes, le taux dâoccupation moyen est de 188 %. Par ailleurs, les locaux sont inadaptĂ©s et les conditions dâhygiĂšne dĂ©sastreuses. Cette situation a rapidement pris une tournure contentieuse avec une nouvelle saisine, par la Section française de lâObservatoire international des prisons, du juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Melun[8] afin quâil ordonne aux autoritĂ©s pĂ©nitentiaires et judiciaires de nombreuses obligations de faire, parmi lesquelles â mettre fin Ă lâencellulement Ă trois afin de garantir Ă chaque dĂ©tenu un minimum de 4 mÂČ dâespace vital dans les cellules collectives ; â dâallouer aux services judiciaires et pĂ©nitentiaires de Fresnes les moyens financiers, humains et matĂ©riels et de prendre toutes mesures de rĂ©organisation des services permettant le dĂ©veloppement des amĂ©nagements de peine et de mesures alternatives Ă lâincarcĂ©ration au bĂ©nĂ©fice des personnes prĂ©venues et condamnĂ©es afin de lutter efficacement et durablement contre la sur-occupation de la maison dâarrĂȘt de Fresnes ; â de prendre immĂ©diatement des mesures dĂ©cisives pour mettre un terme dĂ©finitif Ă la prĂ©sence des animaux et insectes nuisibles dans lâĂ©tablissement ⊠Par une ordonnance n° 1703085 du 28 avril 2017, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du tribunal administratif de Melun a partiellement fait droit aux demandes prĂ©sentĂ©es par la Section française de lâObservatoire international des prisons et rejetĂ© le surplus de ses conclusions. Un arrĂȘt mi-figue mi-raisin La Section française de lâObservatoire international des prisons a alors demandĂ© au juge des rĂ©fĂ©rĂ©s du Conseil dâĂtat 1° dâannuler cette ordonnance en tant quâelle nâa pas fait droit Ă certaines de ses demandes ; 2° de dĂ©livrer de nouvelles injonctions Ă lâadministration En effet, les conditions dâincarcĂ©ration seraient de nature Ă porter une atteinte grave et manifestement illĂ©gale aux droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues, et notamment Ă leur droit de ne pas subir des traitements inhumains et dĂ©gradants, garanti par lâarticle 3 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales. Deux normes, lâune gĂ©nĂ©rale, Ă savoir lâarticle 3 CESDH, et lâautre spĂ©ciale, issue de lâarticle 22 de la loi du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire[9] consacrent la dignitĂ© du dĂ©tenu. Ă cette occasion, le Conseil dâĂtat a affirmĂ© Eu Ă©gard Ă la vulnĂ©rabilitĂ© des dĂ©tenus et Ă leur situation dâentiĂšre dĂ©pendance vis-Ă -vis de lâadministration, il appartient Ă celle-ci [âŠ] de prendre les mesures propres Ă protĂ©ger leur vie ainsi quâĂ leur Ă©viter tout traitement inhumain ou dĂ©gradant afin de garantir le respect effectif des exigences dĂ©coulant des principes rappelĂ©s notamment par les articles 2 et 3 de la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme et des libertĂ©s fondamentales. » Plus encore, [l]orsque la carence de lâautoritĂ© publique crĂ©e un danger caractĂ©risĂ© et imminent pour la vie des personnes ou les expose Ă ĂȘtre soumises, de maniĂšre caractĂ©risĂ©e, Ă un traitement inhumain ou dĂ©gradant, portant ainsi une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă ces libertĂ©s fondamentales, et que la situation permet de prendre utilement des mesures de sauvegarde dans un dĂ©lai de quarante-huit heures, le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s peut, au titre de la procĂ©dure particuliĂšre prĂ©vue par lâarticle L. 521-2, prescrire toutes les mesures de nature Ă faire cesser la situation rĂ©sultant de cette carence »[10]. Ces mesures doivent en principe prĂ©senter un caractĂšre provisoire, sauf lorsquâ aucune mesure de cette nature nâest susceptible de sauvegarder lâexercice effectif de la libertĂ© fondamentale Ă laquelle il est portĂ© atteinte. Le juge du rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ© peut Ă©galement dĂ©cider de dĂ©terminer Ă brĂšve Ă©chĂ©ance, dans une dĂ©cision ultĂ©rieure, les mesures complĂ©mentaires qui sâimposent et peuvent ĂȘtre trĂšs rapidement mises en Ćuvre. Dans tous les cas, lâintervention du juge du rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ© est subordonnĂ©e au constat que la situation litigieuse lui permette de prendre utilement et Ă trĂšs bref dĂ©lai les mesures de sauvegarde nĂ©cessaires. Ainsi, il nâappartient pas au Conseil dâĂtat, dans le cadre dâun rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ©, dâordonner des mesures dâordre structurel, insusceptibles dâĂȘtre mises en Ćuvre et dâavoir des effets Ă bref dĂ©lai. Sâagissant des conditions de dĂ©tention en cellule, le Conseil dâĂtat relĂšve lâexistence dâun taux dâoccupation de plus de 200 %, impliquant des encellulements Ă trois, la prĂ©sence de nuisibles, ainsi que le manque de luminositĂ© et lâhumiditĂ© des cellules. Il estime que ces conditions de dĂ©tention sont de nature Ă porter atteinte Ă la vie privĂ©e des dĂ©tenus et de les exposer Ă des traitements inhumains et dĂ©gradants. Toutefois, il juge que lâexistence dâune atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă des libertĂ©s fondamentales doit sâapprĂ©cier en tenant compte des moyens de lâautoritĂ© administrative compĂ©tente et des mesures quâelle a, le cas Ă©chĂ©ant, dĂ©jĂ prises. Il relĂšve notamment quâen lâespĂšce, lâadministration nâa pas la maĂźtrise du nombre de mises sous Ă©crou, qui dĂ©pendent de lâautoritĂ© judiciaire, et quâelle a dĂ©jĂ engagĂ© des mesures de dĂ©sinsectisation et de renouvellement du mobilier. Dans ces conditions, il juge quâaucune atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă une libertĂ© fondamentale ne peut ĂȘtre retenue. Tout en prononçant cette dĂ©cision, le Conseil dâĂtat se rĂ©serve le droit dâintervenir ultĂ©rieurement pour dĂ©livrer des injonctions Ă lâĂtat, lâavertissement semble solennel et devrait ouvrir la voie Ă de nouveaux recours concernant dâautres maisons dâarrĂȘts, Fresnes nâĂ©tant pas isolĂ©e⊠Les solutions envisageables Le fait dâexposer de la sorte des dĂ©tenus Ă des conditions de dĂ©tention portant manifestement atteinte Ă leur dignitĂ© pourrait-il justifier la saisine dâune juridiction pĂ©nale ? La rĂ©ponse est nĂ©gative et ce, au moins pour deux raisons juridiques. Tout dâabord, lâinfraction constituĂ©e par des conditions dâhĂ©bergement contraires Ă la dignitĂ© humaine, telle que prĂ©vue par le code pĂ©nal[11], est dâinterprĂ©tation stricte. Les lois rĂ©priment le fait de soumettre une personne Ă des conditions dâhĂ©bergement incompatibles avec la dignitĂ© humaine et induisent comme contrepartie Ă lâhĂ©bergement, une forme dâexploitation de la personne hĂ©bergĂ©e en vue dâun certain en
Avisité ce lieu plus de 5 fois. Personnel trÚs accueillant, les voisins sont aimables et la bouffe divine. A recommander ! Minimal Nano Septembre 21, 2013. Insalubres laid d'une autre époque honte de la république un établissement comme les autres à raser et reconstruire . 2 Photos. Recherches connexes. maison d'arret de fresnes fresnes ⹠maison d'arret de fresnes fresnes
Boxes de 2 mÂČ avec muret de sĂ©paration entre dĂ©tenus et visiteurs, manque dâhygiĂšne, attente interminable, mesures de sĂ©curitĂ© parfois absurdes⊠Alors que la loi prĂ©voit depuis 2009 la gĂ©nĂ©ralisation des parloirs familiaux prĂ©servant lâintimitĂ©, ceux de la maison dâarrĂȘt des hommes de Fresnes demeurent dâun autre Ăąge. âBienvenue au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes. Vous souhaitez joindre le parloir ou les permis de visite, tapez 1â. Je tape 1. âVous souhaitez avoir des renseignements sur les permis de visite, tapez 1. Vous souhaitez joindre le parloir, tapez 2â. Je retape 1. âBonjour, vous ĂȘtes en communication avec le centre pĂ©nitentiaire de Fresnes. Votre appel est en attente, veuillez ne pas quitterâ », rĂ©cite la mĂšre dâun dĂ©tenu. Attente. Le poste demandĂ© ne rĂ©pond pas. Retour au standard. Composez le 1 pour un autre poste, le 9 pour la boite vocale ou le 0 pour le standard. Au 9, impossible de laisser un message. Bienvenue au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes⊠Et câest reparti ! Je raccroche. » Comme dans la plupart des prisons, le rendez-vous pour le premier parloir doit impĂ©rativement ĂȘtre pris par tĂ©lĂ©phone. Et la ligne de rĂ©servation nâest ouverte que pendant deux heures, trois jours par semaine. Jâai appelĂ© pendant deux jours, sans arrĂȘt. Personne au bout du fil. Le troisiĂšme jour, jâai eu quelquâun qui mâa dit que les permis nâĂ©taient pas arrivĂ©s », tĂ©moigne la mĂšre dâun dĂ©tenu rĂ©cemment transfĂ©rĂ© Ă Fresnes. On mâa dit de tĂ©lĂ©phoner Ă la prison dâoĂč il venait pour demander le transfert des permis. Au final, ça a pris une dizaine de jours pour que jâaie un parloir. » La compagne dâun autre raconte Un matin, jâai pris mon fixe, mon tĂ©lĂ©phone du boulot et mon portable, pour appeler avec plusieurs tĂ©lĂ©phones en mĂȘme temps. A huit heures trente, je commence. Au bout de dix minutes, ça coupe. Je rappelle. Ăa sonne occupĂ©. Jâentame un double appel pour augmenter mes chances. Au bout dâune heure et demie jâai rĂ©ussi Ă avoir quelquâun. » Une visiteuse aguerrie conseille Il faut appeler le numĂ©ro dâun autre secteur de la prison, et demander Ă la personne de vous transfĂ©rer au service des parloirs. Ăa va plus vite. » A lâissue du premier parloir, une carte est remise au visiteur, qui pourra ensuite prendre des rendez-vous pour les quinze jours suivants Ă la borne Ă©lectronique situĂ©e Ă lâentrĂ©e de la maison dâarrĂȘt. Presque une journĂ©e pour 30 minutes de parloir » Du lundi au vendredi, les visites ont lieu Ă 14h ou 15h30, pour une durĂ©e de 45 minutes. Le samedi, les quatre sessions de parloirs sont rĂ©duites Ă 30 minutes, entre 9h et 15h. Entre le temps de transport, dâattente avant et aprĂšs la visite, et les horaires en semaine, une compagne de dĂ©tenu explique la difficultĂ© de concilier un emploi et le parloir. Je mây rends en voiture, il me faut une heure mais je pars toujours en avance, au cas oĂč il y aurait un problĂšme sur la route. Il faut prĂ©voir presque une journĂ©e. » Une autre prend les transports en commun avec ses deux enfants. Trois bus diffĂ©rents, je mets environ une heure trente pour venir, autant pour rentrer. » Les visiteurs doivent se prĂ©senter Ă lâentrĂ©e 45 minutes avant le dĂ©but du parloir pour les diffĂ©rents contrĂŽles. Les personnes arrivĂ©es en avance peuvent attendre dans un local gĂ©rĂ© par lâassociation dâaccueil des familles ADFA. Câest accessible pour mon mari handicapĂ©, il y a une salle de jeux pour les enfants. Eau, cafĂ©, gĂąteaux, gentillesse et conseils aux nouveaux visiteurs », raconte la mĂšre dâun dĂ©tenu. Lâassociation fournit des informations sur la rĂ©glementation des parloirs, des sacs pour le linge, fait la monnaie pour les casiers, assure la garde des enfants, prĂȘte des vĂȘtements ou chaussures de rechange si on sonne au portique⊠Mais au mois dâaoĂ»t, ce lieu est fermĂ© et rien nâest prĂ©vu en remplacement. Dâattente en attente Le parcours vers les parloirs commence dans une grande salle avec des bancs et des casiers pour dĂ©poser ses affaires. LĂ , lâatmosphĂšre change », confie une mĂšre, beaucoup de monde, beaucoup de tensions ». En fonction des surveillants, lâaccueil peut ĂȘtre correct » ou glacial ». Il faut traverser un sas fermĂ© avec des sortes dâhygiaphones pour parler aux surveillants qui contrĂŽlent les sacs de linge et les piĂšces dâidentitĂ© ». Ensuite, les visiteurs passent un par un sous le portique de dĂ©tection de mĂ©taux. Puis on attend Ă nouveau dans un couloir, et les familles entrent petit Ă petit. Les surveillants contrĂŽlent les piĂšces dâidentitĂ© et vous remettent le permis de visite. » Vient une seconde salle dâattente, de 15 mĂštres sur 15, sans aĂ©ration, avec des petites fenĂȘtres en hauteur, dâune capacitĂ© de soixante personnes environ. Il y a Ă©normĂ©ment de gens qui parlent en mĂȘme temps », dit la compagne dâun dĂ©tenu. Par les ouvertures, on ne voit que des murs. » Une autre visiteuse tempĂšre Câest plus avec lâattente que jâai du mal, câest lourd. » A 13h45 la porte sâouvre et les visiteurs accĂšdent au couloir menant aux trois divisions. Il est trĂšs, trĂšs long. On a lâimpression dâĂȘtre dans un couloir de mĂ©tro. » Une fois arrivĂ©s en division, vers 13h55, ils nous enferment dans le parloir et nous attendons que les dĂ©tenus arrivent ». Soit plus dâune heure aprĂšs lâarrivĂ©e des visiteurs. Du cĂŽtĂ© des dĂ©tenus, un ancien prisonnier de Fresnes tĂ©moigne Nous descendons au rez-de-chaussĂ©e, oĂč un surveillant pointe notre arrivĂ©e et reçoit les paquets de linge sale. Il indique Ă chacun quel sera son numĂ©ro de cabine et lâenvoie en salle dâattente, hormis les isolĂ©s et certains des travailleurs qui poireautent dans des espĂšces de placards vitrĂ©s trĂšs exigus. » La fin du parloir est annoncĂ©e par un surveillant dâune voix forte, et commence lâouverture des portes de notre cĂŽtĂ©. Les visiteurs eux, restent sur place, toujours enfermĂ©s. Les dĂ©tenus ressortent, plus ou moins vite. Beaucoup essaient de grappiller quelques minutes, quelques secondes de plus avec les leurs. » Les familles reprennent ensuite le parcours inverse jusquâĂ la sortie, une demi-heure aprĂšs la fin du parloir. Des parloirs minuscules, sales, avec dispositif de sĂ©paration Les parloirs se dĂ©roulent dans des boxes avec dispositif de sĂ©paration », Ă savoir concrĂštement un muret entre la personne dĂ©tenue et son visiteur. Le principe du parloir sans dispositif de sĂ©paration est pourtant la norme depuis une circulaire de⊠mars 1983. Une note de la direction de lâadministration pĂ©nitentiaire lâa rappelĂ© en mai 2014, ordonnant la destruction des murets subsistant » dans certains Ă©tablissements. En outre Ă Fresnes, il nây a pas de fenĂȘtre, les parloirs ne sont ni aĂ©rĂ©s ni ventilĂ©s » Agence rĂ©gionale de santĂ©, 2007. Le manque dâhygiĂšne est source dâinquiĂ©tude pour nombre de visiteurs. Le muret de sĂ©paration, je nâai jamais vu ça, il est poisseux. Vous vous rendez compte quâon y va avec des enfants ? » Pour la compagne dâun dĂ©tenu, les couloirs ça va, les salles dâattente câest dĂ©gueulasse, ça sent lâhumiditĂ© et le chlore, on dirait des caves ». Dans un courrier Ă lâOIP, un proche de dĂ©tenu raconte Lâautre jour, il y avait une fuite dâeau, ça suintait, et il y avait une dame dans le parloir du fond oĂč le sol Ă©tait inondĂ©. Alors quâil y avait dâautres boxes libres. » Quand les visiteurs se plaignent, lâadministration leur rĂ©torque que le mĂ©nage est fait. Et indique, dans son rapport dâactivitĂ© 2013 que lâentretien rĂ©gulier par la remise en peinture des parloirs familles, plus particuliĂšre en ce qui concerne les cabines abĂźmĂ©es, favorise les conditions de rencontre des personnes dĂ©tenues avec leurs proches ». Un point de vue non partagĂ© par les nombreux visiteurs qui adressent leurs plaintes Ă lâOIP. En seconde division, les parloirs sont pourris. Pas dâautre mot pour dĂ©crire leur Ă©tat. Ăa pue lâurine de rat. Il y a des mouches Ă©normes, la peinture sâĂ©caille et se colle sur nous. MĂȘme un cochon doit avoir une meilleure porcherie. Ils disent quâon peut venir Ă trois mais moi qui y vais avec mon fils nous nâavons pas de place, et je nâai pas le droit de prendre des jouets pour lâaider Ă patienter. » Les cabines sont effectivement trĂšs petites Ă peine plus de 2 mÂČ, et scindĂ©es en deux par le muret de sĂ©paration recouvert dâune tablette de bois, dont les cicatrices prouvent quâelle a beaucoup vĂ©cu, et sur laquelle on peut poser les coudes quand on est assis de part et dâautre », dĂ©crit un ancien dĂ©tenu. Pour vous donner une idĂ©e de la largeur du box, si vous mettez votre Ă©paule droite contre le mur, vous ne pouvez pas Ă©tendre complĂštement votre bras gauche. Vous avez tout juste la place de vous asseoir. Mon tabouret touche la porte de derriĂšre et mes pieds sont contre le muret qui me sĂ©pare de mon mari. Lui, sa partie est encore plus petite, et comme il est grand il doit sâasseoir en biais », tĂ©moigne la femme dâun dĂ©tenu. Jamais lâimpression dâĂȘtre seuls ensemble Au parloir, câest sonore. On entend tout et on voit ce qui se passe dans les autres cabines, Ă travers les portes vitrĂ©es. » Les dĂ©tenus et leurs visiteurs nâont aucune intimitĂ©, les surveillants circulant derriĂšre les portes vitrĂ©es des cabines. Ils sâarrĂȘtent et regardent de gauche Ă droite. On a toujours lâimpression quâils nous soupçonnent de quelque chose. » Lâautre jour, jâai entendu une femme dâun box Ă cĂŽtĂ© se mettre en colĂšre vis-Ă -vis dâun gardien qui les regardait avec insistance », raconte la mĂšre dâun dĂ©tenu. Câest vrai quâils font leur boulot, mais ce nâest pas trĂšs digne, et on nâest jamais tranquilles, on nâa jamais lâimpression dâĂȘtre seuls ensemble. » La maison dâarrĂȘt de Fresnes fait en effet partie des nombreuses prisons 162 sur 190 nâĂ©tant toujours pas dotĂ©es de parloirs familiaux permettant les visites Ă lâabri du regard dâautrui et dans des conditions respectant lâintimitĂ©. Au-delĂ du malaise liĂ© Ă la surveillance constante, les proches de dĂ©tenus se plaignent du fait que les surveillants parlent entre eux dans les couloirs. Pendant la coupe du monde ils nâont pas arrĂȘtĂ© de scander des chants de foot pendant les trois quarts dâheure du parloir, on avait du mal Ă se concentrer ». Des chaussures et soutiens-gorges ne passent pas le portique Les dispositifs de contrĂŽle confinent parfois Ă lâabsurde. Le portique, ça sonne beaucoup trop », explique une visiteuse. Jâai essayĂ© plein de chaussures diffĂ©rentes pour trouver une paire qui ne sonne pas et les garder une fois pour toutes, mais ça sonne encore rĂ©guliĂšrement. Et pour le soutien-gorge câest pareil. On vous demande dâaller aux toilettes pour lâenlever. AprĂšs, il faut se promener avec son soutif Ă la main devant les autres, pour aller le mettre dans le casier. » HabituĂ©e du parloir, une femme Ă©voque les fouilles policiĂšres Pour les familles, tous les six mois Ă peu prĂšs il y a une fouille avec un chien. Sâil sâarrĂȘte devant vous, on vous emmĂšne pour une fouille par palpation. » Pour les dĂ©tenus, les fouilles Ă nu aprĂšs le parloir sont source de tensions constantes, alors quâelles ne doivent plus ĂȘtre systĂ©matiques depuis 2009. Dans son rapport dâactivitĂ©, la direction indique que la question des fouilles intĂ©grales des personnes dĂ©tenues a fait lâobjet dâune rĂ©forme profonde » et que depuis le 1er juillet 2013, il nâest plus procĂ©dĂ© Ă des fouilles intĂ©grales systĂ©matiques de lâensemble des personnes dĂ©tenues Ă lâissue des parloirs ». Pendant plus dâun an, la direction a ignorĂ© une dĂ©cision du tribunal administratif de Melun ayant dĂ©clarĂ© illĂ©gales les pratiques de fouille Ă nu Ă Fresnes. Si la mesure semble ne plus ĂȘtre appliquĂ©e systĂ©matiquement, les plaintes continuent dâaffluer Ă lâOIP Une seule fois en un an, avec trois parloirs par semaine, mon mari nâa pas eu de fouille Ă nu. » Dans les autres prisons, on vous autorise de grands sacs pour le linge » La question du linge revĂȘt une importance particuliĂšre dans les propos des familles. Les visiteurs dĂ©posent le linge propre en arrivant au parloir, et rĂ©cupĂšrent celui Ă laver Ă lâissue du parloir. PremiĂšre source de rĂ©criminations lâabsence dâinformations claires sur ce qui est autorisĂ© et interdit. Les consignes changent dâun surveillant Ă lâautre », explique une jeune femme, on repart souvent avec du linge refusĂ©. » La note dâinformation aux familles du rĂšglement intĂ©rieur ne donne aucune indication sur le nombre de vĂȘtements quâelles peuvent dĂ©poser. Il est juste prĂ©cisĂ© que sont autorisĂ©s le linge de corps, de toilette, et des vĂȘtements divers vestes, pantalons, survĂȘtements, blousons, etc. ». A Fleury, on vous donne une liste oĂč est spĂ©cifiĂ©e, par type de vĂȘtement, la quantitĂ© autorisĂ©e. LĂ , selon le surveillant, on me laisse entrer parfois une seule serviette, parfois trois. » Des serviettes de toilette dont la taille maximum autorisĂ©e est de 1,20 mĂštre Ă Fresnes, 1,30 m Ă Osny et 1,50 Ă Bois dâArcy⊠La taille des sacs plastique pour le linge, non prĂ©cisĂ©e dans le rĂšglement intĂ©rieur, fait Ă©galement lâobjet de plaintes. Dans les autres prisons, on vous autorise de grands sacs fermĂ©s pour amener du linge. Ici, ce sont des petits sacs ouverts » qui, selon le rĂšglement intĂ©rieur, ne doivent pas ĂȘtre trop remplis » afin dâĂ©viter la perte de linge ». Vous ramenez quoi ? Deux pantalons, un short et une serviette, câest tout. Et ils empilent les sacs. Difficile de se dire que vous mettez du temps Ă plier les vĂȘtements, les ranger pour quâils gardent lâodeur de chez vous, vous mettez du parfum, puis vous voyez les surveillants tout dĂ©baller, fouiller et remettre tout nâimporte comment dans le sac. Le dĂ©tenu les rĂ©cupĂšre comme si câĂ©tait du linge sale. Et si les sacs se renversent, les fringues peuvent se retrouver chez un autre. A Fleury, vous signez la liste des vĂȘtements, et le dĂ©tenu Ă©galement », raconte la compagne dâun dĂ©tenu. Ici, rien. » Par François BĂšs, OIP-SF 167 000 visiteurs Ă Fresnes en 2013 InaugurĂ©e en juillet 1898, la maison dâarrĂȘt de Fresnes vient dâentrer dans sa 116Ăšme annĂ©e. PrĂšs dâun million de personnes y ont Ă©tĂ© dĂ©tenues depuis son ouverture. Six mille personnes y entrent chaque annĂ©e. La surpopulation y est endĂ©mique. Au 1er juillet 2014, 2 368 personnes pour 1 404 places Ă©taient dĂ©tenues dans le quartier maison dâarrĂȘt. Ce surencombrement pose des difficultĂ©s tant au niveau des conditions matĂ©rielles de dĂ©tention les personnes dĂ©tenues peuvent ĂȘtre jusquâĂ trois dans des cellules de 9 mÂČ quâau niveau de lâaccĂšs au parloir, aux activitĂ©s socioculturelles et sportives, au travail, Ă la formation, Ă lâenseignement et aux soins somatiques et psychiatriques en dĂ©tention » rapport dâactivitĂ© 2013. Les visites au parloir sây organisent tant bien que mal. En 2013, 167 447 visiteurs » se sont rendus Ă Fresnes, pour 66 979 rendez-vous au parloir. Selon les jours, ce service peut accueillir de 200 Ă 250 personnes venant visiter les personnes dĂ©tenues » rapport dâactivitĂ© 2013. La DAP somme les directeurs dâappliquer lâinterdiction des murets aux parloirs Dâune hauteur de 80 cm environ, ils se dressent entre le dĂ©tenu et son visiteur. Les murets sont pourtant interdits dans les parloirs des prisons depuis une circulaire de mars 1983. Leur existence est en contradiction avec lâarticle du code de procĂ©dure pĂ©nale » pris en application de la loi pĂ©nitentiaire de 2009, rappelle la direction de lâadministration pĂ©nitentiaire DAP dans une note de mai 2014. Et de citer une circulaire de fĂ©vrier 2012, indiquant que les visites se dĂ©roulent dans un parloir qui ne doit comporter aucun dispositif de sĂ©paration » et que les personnes visitĂ©es doivent pouvoir, par exemple, Ă©treindre leurs visiteurs ». Des textes de 1983, 2009 et 2012⊠qui ne sont toujours pas appliquĂ©s dans lâensemble des prisons. A Tours, Bois-dâArcy ou Fresnes, la destruction des murets nâa jamais eu lieu. Ces dispositifs de sĂ©paration ont mĂȘme Ă©tĂ© mis en place dans des Ă©tablissements construits aprĂšs la circulaire de 1983 par exemple Laon et Bapaume 1990, Toulouse-Seysses 2003 ou Lille-Sequedin 2007. Dans sa nouvelle note, la DAP somme les directeurs dâassurer sans dĂ©lai le respect des dispositions rĂ©glementaires, soit en dĂ©truisant les dispositifs de sĂ©paration », soit si la destruction nâest pas possible rapidement pour des raisons dâordre architectural », en autorisant que ces murets soient franchis ». Elle rĂ©pond ainsi Ă une source dâincidents rĂ©currents il arrive que dĂ©tenus ou visiteurs enjambent le muret, ou sâassoient dessus. Si une certaine tolĂ©rance des surveillants est parfois observĂ©e, ce nâest pas toujours le cas. Familles ou dĂ©tenus se plaignent parfois de rappels Ă lâordre, voire de poursuites disciplinaires et de suspensions de permis de visite en cas de franchissement du muret. La logique voudrait dâailleurs que ces procĂ©dures ou suspensions de permis soient annulĂ©es, Ă lâheure oĂč la DAP rappelle lâimportance du maintien des liens familiaux, un droit pour toutes les personnes dĂ©tenues rĂ©affirmĂ© par la loi de 2009 ». Note DAP du 21 mai 2014, Destruction ou autorisation du franchissement des murets subsistant dans les parloirs »
Lamaison darrĂȘt de Nanterre est lune des maisons darrĂȘt les plus importantes de France en termes de capacitĂ© â 592 places thĂ©oriques â et doccupation â 1 035 personnes hĂ©bergĂ©es lors de la visite â avec un taux doccupation de 175 %, en nette hausse par rapport au prĂ©cĂ©dent
La demande se fait au directeur dâĂ©tablissement. Quels sont les documents Ă joindre Ă la demande ? â Une photocopie de la piĂšce dâidentitĂ© recto verso, â Deux photographies dâidentitĂ© identiques. Parfois, des documents annexes seront demandĂ©s, tels quâune photocopie du livret de famille, une quittance de loyer au nom des deux concubins, photocopie de lâacte de mariage, ceci afin de prouver le lien de parentĂ©. Contacts utiles Maison dâarrĂȘt La santĂ© TĂ©l. Maison dâarrĂȘt de Nanterre TĂ©l. Maison dâarrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis TĂ©l. Maison dâarrĂȘt de Fresnes TĂ©l. Seconde Ă©tape TĂ©lĂ©phoner au service parloirs Pour rendre visite au dĂ©tenu, il faut prendre rendez-vous au service parloirs. Maison dâarrĂȘt La SantĂ© TĂ©l. du mercredi au samedi de 8h30 Ă 11h et de 13h Ă 16h. Maison dâarrĂȘt de Nanterre TĂ©l. ou du lundi au vendredi de 9h00 Ă 11h00 et de 14h00 Ă 16h00 hors jours fĂ©riĂ©s. Maison dâarrĂȘt de Fleury-Merogis RĂ©servation parloir maison dâarrĂȘt des hommes TĂ©l. 0 820 320786 Maison dâarrĂȘt de Fresnes TĂ©l. du lundi au vendredi de 8h30 Ă 11h30 et de 13h30 Ă 16h. Ce que lâon peut amener aux dĂ©tenusChaque maison dâarrĂȘt a un rĂšglement intĂ©rieur qui lui est propre, en consĂ©quence il faut se renseigner auprĂšs de lâĂ©tablissement pĂ©nitentiaire concernĂ© sur ce qui est autorisĂ© A titre dâexemple A la maison dâarrĂȘt de la SantĂ© Pour les personnes nâayant pas de permis de visite â Colis de linge Ă dĂ©poser une fois par semaine entre 8h et 11h les jours de parloirs du mercredi au samedi. Pour les personnes ayant un permis de visite â Colis de linge une fois par semaine Ă lâoccasion dâun parloir famille. Le colis de linge est placĂ© dans un sac en plastique sur lequel est prĂ©cisĂ© le nom du dĂ©tenu, son numĂ©ro dâĂ©crou et son numĂ©ro de cellule. Sont interdis â Casquette, â Ceinture, â Serviette de plus dâ1 mĂštre 50, â Les nĂ©cessaires de toilettes, â Les vĂȘtements de couleur bleu marine, marron et kaki, â Les vĂȘtements en cuir, â Les aliments, les boissons, cigarettes et tout autre objet. A la maison dâarrĂȘt de Nanterre VĂȘtements â 7 T-shirts â 7 slips/caleçons, â 7 paires de chaussettes, â 2 pulls, â 1 blouson, â 2 pantalons, â 1 survĂȘtements, â 1 pyjama, â 1 paire de chaussons tongs tolĂ©rĂ©es, â 3 livres Ă couverture souple pas de magasine, â 1 bonnet, â 1 paire de gants, â 2 serviettes de toilettes, â 2 gants de toilettes, â 3 torchons. DenrĂ©es alimentaires Uniquement pour la pĂ©riode de noĂ«l mi-dĂ©cembre Ă mi-janvier, panier dâun poids de 5 kilos possibilitĂ© dâamener en deux fois, parmi une liste donnĂ©e par le service des parloirs. A la maison dâarrĂȘt de Fleury-MĂ©rogis Limite Ă un dĂ©pĂŽt par semaine VĂȘtements â 8 maillots de corps ou tee-shirts manches courtes, â 8 slips ou Caleçons, â 8 paires de chaussettes, â 8 chemises bleues ou kaki interdites, â 8 pantalons bleus ou kakis interdits, â 1 survĂȘtement, â 3 shorts, â 2 pyjamas, â 1 k-way ou impermĂ©able, â 1 veste, Anorak, Blouson sauf cuir et couleur bleue, â 2 pulls ou Sweats manches longues, â 1 bonnet, â 1 calotte ou Casquette, Autres objets â 5 livres Ă couverture souple revues et BD interdites, â 2 Torchons, â 1 paire de gants de laine, â 1 Ă©charpe courte, â 6 mouchoirs en tissu, â 2 serviettes de table, â 2 gants de toilette, â 2 serviettes de toilette, â 1 drap de bain, â 1 paire de chaussures de ville ne sonnant pas, â 1 paire de chaussures de sport, â 1 paire de pantoufles, â 1 paire de claquettes. Sont interdits â DenrĂ©es alimentaires, cigarettes, argent et tout autre objet. A la maison dâarrĂȘt de Fresnes â VĂȘtements contenus dans un sac plastique. Interdictions â VĂȘtements de couleurs bleues, kaki ou vĂȘtements en cuir. â Serviette de toilette de taille supĂ©rieure Ă 1m20, â DenrĂ©es alimentaires, cigarettes.
ReportageParis, 20 septembre 2016. Maison d'arrĂȘt de Fresnes. Visite du garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas et prĂ©sentation de son rapport sur l'encellulement individuel. 31
14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© Recommandations en urgence du 18 novembre 2016 du ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© relatives Ă la maison dâarrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne NOR CPLX1636077X Lâarticle 9 de la loi du 30 octobre 2007 instituant un ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL permet Ă cette autoritĂ©, lorsquâelle constate une violation grave des droits fondamentaux des personnes privĂ©es de libertĂ©, de communiquer sans dĂ©lai aux autoritĂ©s compĂ©tentes ses observations, de leur impartir un dĂ©lai pour y rĂ©pondre et, Ă lâissue de ce dĂ©lai, de constater sâil a Ă©tĂ© mis In Ă la violation signalĂ©e. Sâil lâestime nĂ©cessaire, le CGLPL rend immĂ©diatement public le contenu de ses observations et des rĂ©ponses reçues. Les prĂ©sentes recommandations ont Ă©tĂ© adressĂ©es au garde des sceaux, ministre de la justice. Un dĂ©lai de trois semaines lui a Ă©tĂ© imparti pour faire connaĂźtre ses observations. La rĂ©ponse reçue au terme de ce dĂ©lai est ci-aprĂšs reproduite. La visite de la maison dâarrĂȘt des hommes, dĂ©nommĂ©e grand quartier », du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, effectuĂ©e par douze contrĂŽleurs du 3 au 14 octobre 2016 a donnĂ© lieu au constat dâun nombre important de dysfonctionnements graves qui permettent de considĂ©rer que les conditions de vie des personnes dĂ©tenues constituent un traitement inhumain ou dĂ©gradant au sens de lâarticle 3 de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme. Cette situation semble ĂȘtre le rĂ©sultat dâune Ă©volution relativement rĂ©cente, dans la mesure oĂč la visite du mĂȘme Ă©tablissement, rĂ©alisĂ©e en janvier 2012, nâavait pas conduit le CGLPL Ă des constats comparables. surpopulation, cumulĂ©e Ă lâĂ©tat des locaux et au manque dâeffectifs, ne permet pas une prise en charge respectueuse des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues niveau inacceptable de la surpopulation pĂ©nale entraĂźne des conditions dâhĂ©bergement indignes Si lâon observe lâĂ©volution de la population pĂ©nale hĂ©bergĂ©e dans lâensemble du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes sur une pĂ©riode de dix ans, la dĂ©gradation de la situation apparaĂźt de maniĂšre Ă©vidente et massive 2006 1 960 2007 2 275 2008 2 259 2009 2 265 2010 2 396 2011 2 566 2 511 2012 2 612 2013 2 720 2014 2 769 2015 2 989 2016 Sur la pĂ©riode, lâaugmentation de la population pĂ©nale est donc supĂ©rieure Ă 52 %. Pour la maison dâarrĂȘt des hommes, le taux dâoccupation moyen est de 188 %, mais cette moyenne recouvre dâimportantes disparitĂ©s. La maison dâarrĂȘt est organisĂ©e en trois bĂątiments, dĂ©nommĂ©s division », chacune dâelles ayant une vocation propre et les spĂ©ciIcitĂ©s qui sây attachent. La premiĂšre division accueille le quartier des arrivants, le quartier dâisolement, lâunitĂ© dĂ©diĂ©e aux personnes dont lâinfraction est liĂ©e Ă une pratique radicale de lâislam ainsi que les lieux dâhĂ©bergement des personnes dĂ©tenues dont lâaffaire a Ă©tĂ© mĂ©diatisĂ©e. Cette division hĂ©berge 614 personnes pour une capacitĂ© thĂ©orique de 386 places ; son taux dâoccupation est donc de 159 %. La deuxiĂšme division, qui hĂ©berge des condamnĂ©s Ă 92 % dans une aile et des prĂ©venus Ă plus de 70 % dans lâautre aile, compte 862 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 432 places ; son taux dâoccupation est donc supĂ©rieur Ă 199 %. La troisiĂšme division hĂ©berge une proportion importante de personnes Ă©trangĂšres et les personnes dĂ©tenues qui travaillent en cellule ou en atelier ou qui suivent un enseignement ; elle compte 861 personnes dĂ©tenues pour une capacitĂ© thĂ©orique de 428 places ; son taux dâoccupation est donc de 201 %. Les conditions dâencellulement se trouvent dĂšs lors trĂšs dĂ©gradĂ©es. Rappelons quâĂ Fresnes toutes les cellules 2 sont Ă peu prĂšs identiques. Ce sont des cellules individuelles, dâune taille voisine de 10 m . Pourtant on nây trouve que 296 cellules occupĂ©es par une seule personne, 350 cellules occupĂ©es par deux personnes et 421 cellules occupĂ©es par trois personnes. DĂšs lors, câest seulement 13 % environ de la population qui bĂ©nĂ©Icie dâun encellulement individuel, 31 % environ qui partage une cellule Ă deux et prĂšs de 56 % qui vit Ă trois dans une cellule. En troisiĂšme division, la moins bien lotie, seul un condamnĂ© sur huit est seul en cellule et plus de la moitiĂ© dâentre eux sont dans des cellules occupĂ©es par trois personnes ; prĂšs du tiers des prĂ©venus partagent leur cellule avec au moins un condamnĂ© ; la sĂ©paration des prĂ©venus et des condamnĂ©s nâest donc en aucune maniĂšre respectĂ©e. La hauteur sous plafond des cellules a permis dâĂ©viter lâinstallation de matelas au sol en superposant trois lits. 2 NĂ©anmoins, dans des cellules dont la surface nâatteint pas 10 m , une fois dĂ©duite lâemprise des lits, des toilettes et 2 de la table, trois personnes doivent vivre dans un espace dâenviron 6 m . Les toilettes, qui ne sont pas totalement isolĂ©es du reste de la piĂšce, le dĂ©labrement de lâimmobilier et lâhygiĂšne dĂ©plorable rendent le conInement plus intolĂ©rable encore. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 Lâexistence dâunitĂ©s ou de quartiers spĂ©ciIques qui permettent dâatteindre ponctuellement lâobjectif dâencellulement individuel aggrave par ailleurs la promiscuitĂ© pour ceux qui ne relĂšvent pas de ces rĂ©gimes. Le CGLPL avait du reste soulignĂ© cette difIcultĂ© dans son avis du 7 juin 2016 relatif Ă la prise en charge de la radicalisation islamiste en milieu carcĂ©ral 1. Cette situation est trĂšs en deçà des normes IxĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture CPT, 2 qui prĂ©voient que les dĂ©tenus doivent bĂ©nĂ©Icier, hors espace sanitaire, de 6 m au moins pour une cellule 2 2 individuelle, 10 m pour deux et 14 m pour trois 2. La surpopulation nâest bien sĂ»r pas unique dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires français, mais Ă Fresnes, son caractĂšre massif et durable lui confĂšre un caractĂšre particuliĂšrement indigne. Dans le contexte dâune surpopulation pĂ©nale inacceptable au niveau national taux dâoccupation global de er 117 % au 1 octobre 2016, de 140 % pour les seules maisons dâarrĂȘt, on ne peut tolĂ©rer quâun Ă©tablissement subisse une charge totalement disproportionnĂ©e. MalgrĂ© les projets annoncĂ©s pour rĂ©sorber globalement la surpopulation pĂ©nale Ă moyen terme, il est nĂ©cessaire que celle de Fresnes diminue rapidement de maniĂšre consĂ©quente. La suppression immĂ©diate des encellulements Ă trois 421 cellules doit ĂȘtre la premiĂšre Ă©tape de cette rĂ©duction ; elle aurait pour effet de ramener la population dĂ©tenue Ă Fresnes lĂ©gĂšrement au-dessus de son niveau de 2012. Bien entendu cette mesure urgente ne saurait sufIre Ă rĂ©gler le problĂšme. locaux inadaptĂ©s et lâhygiĂšne dĂ©sastreuse prĂ©sentent des risques avĂ©rĂ©s pour la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des surveillants Le bĂątiment, de conception trĂšs ancienne, nâa manifestement pas bĂ©nĂ©IciĂ© des investissements minimaux nĂ©cessaires aux exigences contemporaines et au respect de conditions dâhygiĂšne acceptables, fussent-elles sommaires. Outre lâexiguĂŻtĂ© dĂ©jĂ mentionnĂ©e des locaux dâhĂ©bergement, lâespace consacrĂ© aux cours de promenade et aux parloirs est structurellement insufIsant. 2 Les parloirs sont constituĂ©s de boxes de 1,3 ou 1,5 m dans lesquels deux personnes ne peuvent se tenir assises face Ă face quâen croisant leurs jambes alors que, pourtant, on y installe de maniĂšre habituelle une personne dĂ©tenue et trois visiteurs et, le cas Ă©chĂ©ant, des enfants. Lâabsence dâaĂ©ration et lâaccumulation de salpĂȘtre et de crasse sur les murs en font des lieux indignes, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour leurs visiteurs. Le rapport du CGLPL de 2012 avait du reste soulignĂ© le caractĂšre inadaptĂ© des parloirs sous-dimensionnĂ©s, sans conIdentialitĂ© et sans aĂ©ration». Les cours de promenade sont exiguĂ«s et dĂ©pourvues de bancs et dâabris. En lâabsence de toilettes, les personnes dĂ©tenues urinent dans des bouteilles quâelles projettent ensuite par-dessus les murs. îl nâest pas rare que lâon voie 2 plus de vingt-cinq personnes dans un espace dâenviron 45 m . NĂ©anmoins, câest lâĂ©tat dâhygiĂšne dĂ©plorable de lâĂ©tablissement qui constitue lâanomalie la plus grave, tant pour les personnes dĂ©tenues que pour le personnel. Les rats Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments, dans les cours de promenade et aux abords des bĂątiments tout au long de la journĂ©e. îls ne sâeffraient pas de la prĂ©sence dâĂȘtres humains ; on ne peut Ă©viter de piĂ©tiner leurs excrĂ©ments ; ils sont prĂ©sents jusque dans la cour dâhonneur de lâĂ©tablissement. Lâodeur persistante de leur pelage, de leurs excrĂ©ments et de leurs cadavres sâajoute Ă celle des amas dâordures qui jonchent le pied des bĂątiments. Cette pollution contribue du reste elle-mĂȘme Ă entretenir la prĂ©sence des rongeurs ; elle rĂ©sulte certes en partie dâactes dâincivilitĂ©, mais aussi dâautres facteurs tels que la promiscuitĂ© en cellule, lâabsence de rĂ©frigĂ©rateurs ou la taille insufIsante des poubelles. Les mesures nĂ©cessaires pour prĂ©venir et traiter cette pollution ne sont pas prises. A lâintĂ©rieur des bĂątiments, les rats sont moins visibles mais leur prĂ©sence se manifeste sporadiquement ; selon plusieurs tĂ©moignages du personnel, un rat sâest introduit dans le lit dâun surveillant de permanence qui a dĂ» subir un traitement prĂ©ventif de la leptospirose et il arrive que lâon voie lâurine des rats sâĂ©couler de faux plafonds. Des comportements adaptĂ©s » Ă cette nuisance permanente se sont dĂ©veloppĂ©s les personnes dĂ©tenues ne sâasseyent plus au sol dans les cours de promenade, mais doivent se contenter de sâaccroupir ou de sâadosser, et lorsquâelles veulent jouer aux cartes, elles ne les posent pas par terre mais dans les mains dâun codĂ©tenu, qui servent de table de jeu. Ces conditions de vie sont indignes et portent directement atteinte Ă la santĂ© des personnes, personnel et dĂ©tenus, en particulier lorsque ces derniers sont affectĂ©s Ă un travail de nettoyage comme les auxiliaires abords » sans aucune prĂ©caution dâhygiĂšne et de sĂ©curitĂ© cette annĂ©e, deux cas graves de leptospirose liĂ©s Ă la prĂ©sence des rats ont Ă©tĂ© signalĂ©s Ă lâînstitut national de veille sanitaire. LâĂ©tablissement est Ă©galement infestĂ© par les punaises de lit. Entre mars et octobre 2016, 281 cas ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s Ă lâunitĂ© sanitaire, dont 63 % dans la troisiĂšme division, la plus surpeuplĂ©e. La promiscuitĂ©, 22 heures sur 24, dans les cellules accroĂźt la gravitĂ© de cette situation. Les contrĂŽleurs ont pu observer que de nombreuses personnes dĂ©tenues prĂ©sentaient de multiples traces de piqĂ»res. LâunitĂ© sanitaire considĂšre que les piqĂ»res des punaises sont Ă lâorigine dâenviron 10 % des visites effectuĂ©es pour les soins somatiques. Comme la prĂ©sence des rats, celle de ces insectes porte donc Ă la fois atteinte Ă la dignitĂ© et Ă la santĂ© des personnes dĂ©tenues et des professionnels prĂ©sents dans lâĂ©tablissement. La prĂ©sence des rats et des punaises nâest ignorĂ©e ni de la direction, ni des autoritĂ©s de lâadministration pĂ©nitentiaire, ni mĂȘme des partenaires de lâĂ©tablissement. Elle a Ă©tĂ© clairement Ă©voquĂ©e le 10 mai 2016 lors du conseil dâĂ©valuation de lâĂ©tablissement 3. Pourtant, elle nâa pas Ă©tĂ© traitĂ©e par des mesures proportionnĂ©es au problĂšme les protocoles de dĂ©sinfection et de dĂ©ratisation mis en place par lâĂ©tablissement sont ponctuels, partiels et inefIcaces, lâinfection par les punaises a redoublĂ© en septembre et les rats sont plus que jamais prospĂšres. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 Saisi Ă plusieurs reprises par des personnes dĂ©tenues, le CGLPL a interrogĂ© la direction du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 2016. Celle-ci sâest contentĂ©e de mesures insufIsantes et de rĂ©ponses rhĂ©toriques dĂ©pourvues de tout lien avec la rĂ©alitĂ© qui a pu ĂȘtre observĂ©e quelques mois plus tard. A lâoccasion dâun de ces Ă©changes, le chef dâĂ©tablissement rĂ©pondait le 26 mai 2016 par une liste vague des diligences mises en Ćuvre, qui nâincluait aucune mesure dĂ©fensive » ou systĂ©mique » notamment sur lâĂ©tanchĂ©itĂ© des rĂ©seaux dâassainissement et il concluait vous constaterez que la plupart des actions sont rĂ©alisĂ©es, ou en cours de rĂ©alisation. ĂŻl mâest fait Ă©tat que les actions entreprises ont eu pour effet de rĂ©duire la prĂ©sence de rongeurs de maniĂšre signiIcative. Des travaux importants demeurent Ă prĂ©voir et doivent conforter lâinîexion constatĂ©e. Jâai bon espoir quâils permettront de limiter ce phĂ©nomĂšne qui fait lâobjet de mon attention et mobilise mes services.» Cette lettre, produite devant le tribunal administratif de Melun, saisi le 3 octobre 2016 par la section française de lâObservatoire international des prisons OîP, semble avoir servi de fondement Ă la dĂ©cision de la juridiction et emportĂ© sa conviction. La juridiction administrative prĂ©cise en effet dans sa dĂ©cision du 6 octobre 2016 que lâadministration, en lâoccurrence, dĂ©montre que la situation est en voie dâamĂ©lioration» et enjoint lâadministration pĂ©nitentiaire de prendre dans les meilleurs dĂ©lais les mesures prĂ©vues. On peut cependant craindre que le respect de cette injonction ne soit pas de nature Ă rĂ©soudre la difIcultĂ© rencontrĂ©e car les mesures prĂ©vues par lâadministration ne semblent pas ĂȘtre dâune portĂ©e trĂšs diffĂ©rente de celles qui ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© prises en vain. LâamĂ©lioration allĂ©guĂ©e en mai par le directeur du centre pĂ©nitentiaire nâest en rien conforme Ă la rĂ©alitĂ© observĂ©e quatre mois plus tard. Le CGLPL ne peut donc que sâĂ©tonner que lâadministration se soit prĂ©value de ce courrier devant un juge Ă une date oĂč son caractĂšre irrĂ©aliste Ă©tait devenu Ă©vident. Le CGLPL estime que la situation observĂ©e Ă la maison dâarrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes est comparable Ă celles que la Cour europĂ©enne des droits de lâhomme a considĂ©rĂ©es comme une violation de lâart. 3 de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme dans lâarrĂȘt Canali contre France du 25 avril 2013, qui indique que lâeffet cumulĂ© de la promiscuitĂ© et des manquements relevĂ©s aux rĂšgles dâhygiĂšne a provoquĂ© chez le requĂ©rant des sentiments de dĂ©sespoir et dâinfĂ©rioritĂ© propres Ă lâhumilier et Ă le rabaisser. DĂšs lors, la Cour estime que ces conditions de dĂ©tention sâanalysent en un traitement dĂ©gradant au sens de lâarticle 3 de la Convention.» Cette situation contrevient Ă©galement aux obligations que lâarticle 22 de la loi pĂ©nitentiaire du 24 novembre 2009 impose Ă lâEtat Lâadministration pĂ©nitentiaire garantit Ă toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits.» La rĂ©novation du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes constitue une urgence, notamment en ce qui concerne les locaux dâhĂ©bergement, les parloirs et les cours de promenade. Sans lâattendre, des mesures de dĂ©ratisation et de dĂ©sinsectisation dâune ampleur adaptĂ©e Ă la situation, avec obligation de rĂ©sultat, doivent ĂȘtre mises en Ćuvre immĂ©diatement. de lâeffectif du personnel, de sa formation et de son encadrement rend impossible le respect des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues er Sur la base de lâĂ©tat des effectifs prĂ©sents au 1 octobre 2016, lâĂ©tablissement connaĂźt une insufIsance de personnel, au regard de son effectif thĂ©orique, pour tous les grades 6 directeurs prĂ©sents sur lâensemble du centre pĂ©nitentiaire pour un effectif thĂ©orique de 8, soit â 25 % ; 18 ofIciers prĂ©sents Ă la maison dâarrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 26, soit â 30 % ; 676 surveillants et gradĂ©s prĂ©sents Ă la maison dâarrĂȘt des hommes pour un effectif thĂ©orique de 703, soit â 4 %. Par rapport Ă la situation de 2012, la dĂ©gradation observĂ©e est signiIcative lâeffectif des surveillants et gradĂ©s est quasi stable alors que celui de la population incarcĂ©rĂ©e a augmentĂ© de prĂšs de 20 % sur la pĂ©riode. En revanche, lâeffectif de lâencadrement, directeurs et ofIciers, a connu une baisse trĂšs signiIcative qui nâest pas sans consĂ©quence sur la prise en charge de la population pĂ©nale. MalgrĂ© la duretĂ© des conditions de travail, lâabsentĂ©isme, paradoxalement, est faible. Les contrĂŽleurs ont Ă©tĂ© en permanence tĂ©moins du travail effrĂ©nĂ© des surveillants soumis Ă une pression constante qui les empĂȘche de faire face Ă leur programme et aux multiples sollicitations des personnes dĂ©tenues. Le simple fait dâouvrir et fermer les portes, sans mĂȘme attendre quâune personne dĂ©tenue mette quelques secondes Ă sortir, ce qui est pourtant inĂ©vitable, ne peut durer moins de vingt-cinq minutes pour la cinquantaine de cellules dont un surveillant est chargĂ©. La faible expĂ©rience de la majoritĂ© des surveillants aggrave encore la difIcultĂ© de leur tĂąche. La direction, qui ne dispose pas de statistiques prĂ©cises sur ce point, estime Ă 70 % environ la proportion des stagiaires dans son personnel. Les contrĂŽleurs se sont notamment livrĂ©s Ă lâanalyse dĂ©taillĂ©e des tĂąches qui incombent chaque matin aux surveillants dĂ©tage. De cette analyse il rĂ©sulte quâil est matĂ©riellement impossible pour ces derniers dâeffectuer les mouvements nĂ©cessaires en totalitĂ© dans un temps permettant aux personnes dĂ©tenues de bĂ©nĂ©Icier des activitĂ©s ou des soins prĂ©vus pour elles car le surveillant qui en a la charge nâest pas en mesure dâeffectuer les mouvements et moins encore de rĂ©pondre aux demandes. Le respect des droits fondamentaux tels que les droits aux soins, au travail, au respect des liens familiaux, Ă lâenseignement, etc., est donc structurellement impossible. îl est du reste inĂ©vitable quâil en soit ainsi lorsquâun surveillant seul se trouve en situation de prendre en charge environ 120 personnes dĂ©tenues, situation courante Ă Fresnes que lâon ne rencontre dans aucun autre Ă©tablissement. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 Le personnel de surveillance et dâencadrement du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit ĂȘtre rapidement renforcĂ© par des agents expĂ©rimentĂ©s. Lâeffectif des surveillants doit impĂ©rativement ĂȘtre adaptĂ© Ă celui de la population pĂ©nale et Ă la rĂ©alitĂ© des tĂąches Ă accomplir. faiblesse du pilotage de lâĂ©tablissement laisse se dĂ©velopper des pratiques attentatoires aux droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues La dĂ©gradation des conditions de dĂ©tention au centre pĂ©nitentiaire de Fresnes entre la visite de 2012 et celle de 2016 est manifeste. Elle repose notamment sur les causes objectives que lâon a soulignĂ©es lâaccroissement de la surpopulation, la baisse de lâeffectif du personnel et le vieillissement du bĂątiment. Le fonctionnement actuel de lâĂ©tablissement semble cependant ĂȘtre Ă©galement la consĂ©quence dâun poids insufIsant de la direction. LâĂ©tablissement est historiquement marquĂ© par une conception particuliĂšrement rigide de la discipline adaptĂ©e Ă la gestion du trĂšs grand nombre de personnes dĂ©tenues. En 2012, le CGLPL nâavait pas Ă©mis de critique sur cette discipline, plutĂŽt considĂ©rĂ©e comme un facteur de sĂ©curitĂ© pour les personnes dĂ©tenues. En 2016, les difIcultĂ©s dâeffectif de lâĂ©tablissement, la faible expĂ©rience dâune part importante du personnel et lâinsufIsance de lâencadrement ont profondĂ©ment modiIĂ© le caractĂšre de cette discipline. Autrefois objective et ferme, elle est devenue illisible et brutale. climat de tension permanente suscite un usage banalisĂ© de la force et des violences Les contrĂŽleurs ont reçu de nombreux tĂ©moignages, tant de la part de personnes dĂ©tenues que de la part de professionnels, faisant Ă©tat dâun usage banalisĂ© et immĂ©diat de la force sans que la nĂ©cessitĂ© de son utilisation soit toujours avĂ©rĂ©e et sans que des mesures tendant Ă lâĂ©viter aient Ă©tĂ© prises prĂ©alablement. Dans dâautres Ă©tablissements, le recours Ă la force est, le plus souvent, prĂ©cĂ©dĂ© de mesures progressives destinĂ©es Ă ramener le calme et Ă nâutiliser la force quâen dernier recours intervention dâun tiers Ă lâincident initial, souvent choisi dans la hiĂ©rarchie premier surveillant ou ofIcier, puis utilisation de la force de maniĂšre Ă la limiter Ă ce qui est strictement nĂ©cessaire et, en tous cas, en veillant Ă ce que la proportionnalitĂ© soit respectĂ©e entre le niveau de violence de la personne dĂ©tenue et les moyens employĂ©s pour la faire cesser. A la maison dâarrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, ces pratiques ne semblent pas avoir cours. De nombreux tĂ©moignages et des constats directs des contrĂŽleurs ont montrĂ© que lâalerte Ă©tait donnĂ©e dĂšs le premier signe dâopposition dâune personne dĂ©tenue ; que dans ce cas les surveillants se prĂ©cipitaient, dans des conditions ne garantissant pas le caractĂšre strictement nĂ©cessaire » de la force employĂ©e, notamment quant au nombre des intervenants ; quâen consĂ©quence la proportionnalitĂ© de la rĂ©action, qui seule permet de distinguer la force lĂ©gitime de la violence abusive, nâĂ©tait pas respectĂ©e. Ainsi, lâobservation directe dâune situation par un contrĂŽleur et sa vĂ©riIcation le lendemain Ă partir dâimages de vidĂ©osurveillance a montrĂ© que, face Ă un blocage » 4 sans violence, lâalarme avait Ă©tĂ© immĂ©diatement dĂ©clenchĂ©e et la personne dĂ©tenue immĂ©diatement maĂźtrisĂ©e par la force, puis conduite au quartier disciplinaire dans une position douloureuse, les bras relevĂ©s et tendus dans le dos, alors mĂȘme quâelle ne se dĂ©battait pas. Un coup de pied lui a Ă©tĂ© assĂ©nĂ© alors quâelle Ă©tait immobilisĂ©e. Le lendemain, la comparaison du compte rendu dâincident et de la vidĂ©osurveillance montrait des divergences importantes le compte rendu faisait Ă©tat dâune bousculade dâun surveillant par la personne dĂ©tenue alors que les images ne conIrmaient pas cette information ; de mĂȘme le compte rendu dâincident faisait Ă©tat de lâemploi dâune force physique strictement nĂ©cessaire », alors mĂȘme que plusieurs tĂ©moins lâavaient considĂ©rĂ©e comme Ă©tant disproportionnĂ©e. Un intervenant, prĂ©sent Ă temps complet dans lâĂ©tablissement, a indiquĂ© quâune telle scĂšne Ă©tait habituelle ». Des actes de violence de la part de certains membres du personnel ont Ă©galement Ă©tĂ© rapportĂ©s au cours de plus de dix pour cent des 190 entretiens conIdentiels que les contrĂŽleurs ont effectuĂ©s pendant les deux semaines de visite. Des entretiens avec des professionnels, y compris parmi le personnel de surveillance, lâont conIrmĂ©. La frĂ©quence avec laquelle des violences sont allĂ©guĂ©es est telle quâil est impossible de douter de leur rĂ©alitĂ©. Les violences entre personnes dĂ©tenues sont frĂ©quentes. Le personnel de lâunitĂ© sanitaire tĂ©moigne dâune augmentation des traumatismes physiques liĂ©s Ă lâaugmentation de la population pĂ©nale. Des zones de risque sont clairement identiIĂ©es les douches dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont enfermĂ©es sans surveillance, les salles dâattente oĂč rĂšgnent saletĂ© et promiscuitĂ©, Ă©galement sans surveillance, et les cours de promenade, dans lesquelles les personnes dĂ©tenues sont entassĂ©es avec une surveillance illusoire sachant quâun surveillant unique est chargĂ© dâune douzaine de cours alors quâil ne peut en voir que deux ou trois simultanĂ©ment et quâil nâa pas accĂšs Ă la vidĂ©osurveillance. îl existe au sein de la maison dâarrĂȘt de Fresnes un rĂ©el climat de tension » et dâaffolement » dont les contrĂŽleurs ont pu ĂȘtre Ă maintes reprises les tĂ©moins. Cette ambiance se traduit par des cris constants et un manque de respect envers les personnes dĂ©tenues, qui conIne Ă la violence verbale. Le personnel Ă©tant en nombre insufIsant, il se trouve dans une situation de tension et de faiblesse incompatible avec un usage serein et proportionnĂ© de la force. Cette situation ne trouve cependant pas de traduction dans des plaintes pĂ©nales pour violences ou des sollicitations du personnel mĂ©dical. Selon certains soignants, la crainte de mesures de rĂ©torsion vis-Ă -vis des personnes dĂ©tenues pourrait expliquer le faible nombre des signalements. Des mesures disciplinaires trĂšs lourdes ont Ă©tĂ© rĂ©cemment prononcĂ©es Ă lâencontre de trois surveillants. NĂ©anmoins, cela ne saurait sufIre Ă rĂ©soudre une difIcultĂ© qui ne repose pas seulement sur des comportements individuels. Des mesures dâorganisation, de formation et dâencadrement sont nĂ©cessaires. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 Les comptes rendus dâincident doivent faire lâobjet dâun contrĂŽle systĂ©matique de la direction et des mesures immĂ©diates doivent ĂȘtre prises, en particulier par des actions de formation et par un renforcement dĂ©terminĂ© de lâencadrement, aIn de mettre un terme au climat de violence qui imprĂšgne lâĂ©tablissement. Chaque cas de recours Ă la force doit faire lâobjet dâun retour dâexpĂ©rience » en prĂ©sence dâun membre de la direction. pratiques locales attentatoires aux droits fondamentaux subsistent, qui sont contraires aux textes lĂ©gislatifs et aux recommandations du CGLPL De nombreux dysfonctionnements dĂ©jĂ signalĂ©s auraient dĂ» trouver remĂšde sans quâil soit nĂ©cessaire dâengager des dĂ©penses ou dâattendre des mesures relevant dâautoritĂ©s externes. La pratique des fouilles Ă corps et lâutilisation de locaux dĂ©nommĂ©s salles dâattente » sont les cas les plus graves en termes de respect des droits fondamentaux des personnes dĂ©tenues. Le recours aux fouilles Ă corps fait lâobjet de pratiques locales qui violent les droits des personnes dĂ©tenues et ne sont pas conformes Ă la loi. En effet, les fouilles Ă corps doivent ĂȘtre expressĂ©ment motivĂ©es, soit, en application de lâarticle 57 de la loi pĂ©nitentiaire de 2009 dans sa rĂ©daction initiale, par le comportement de la personne fouillĂ©e, soit, depuis la modiIcation de cet article par la loi du 3 juin 2016, par un risque particulier identiIĂ© au niveau de lâĂ©tablissement. A la maison dâarrĂȘt de Fresnes, une note interne dâapplication dĂ©Init des critĂšres de recours aux fouilles Ă corps qui sont si extensifs quâen pratique la fouille Ă corps devient la rĂšgle et non lâexception. En tĂ©moigne le fait que les surveillants ne disposent pas dâune liste des personnes Ă fouiller, mais seulement de celles qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es. Plus grave encore, en deuxiĂšme division, nonobstant lâexistence dâune liste de personnes qui ne doivent pas ĂȘtre fouillĂ©es, les fouilles Ă corps sont systĂ©matiques, ce que lâencadrement de la division semblait ignorer avant que le CGLPL le lui rĂ©vĂšle. Les personnes dĂ©tenues qui bĂ©nĂ©Icient de doubles parloirs sont mĂȘme fouillĂ©es Ă deux reprises au motif quâelles retournent en salle dâattente ou en cellule entre les deux pĂ©riodes de parloir. Les fouilles Ă corps ne doivent ĂȘtre pratiquĂ©es que dans les situations prĂ©vues par la loi, sur le fondement dâune dĂ©cision motivĂ©e et seulement lorsquâelles sont nĂ©cessaires ; elles doivent ĂȘtre effectuĂ©es de maniĂšre proportionnĂ©e au risque identiIĂ©. Lâutilisation mal contrĂŽlĂ©e de locaux ofIciellement dĂ©nommĂ©s salles dâattente », mais localement dĂ©signĂ©s sous lâappellation de placards », est particuliĂšrement indigne et brutale. La gestion de mouvements entraĂźnant des îux massifs et frĂ©quents peut justiIer le recours ponctuel Ă de telles salles dâattente. NĂ©anmoins, les conditions de leur usage sont abusives. îl sâagit en effet dâespaces rĂ©duits en rĂ©alitĂ© la surface dâune cellule, sans sanitaire, non pourvus de point dâeau ni, pour la plupart, de banc, dans lesquels les personnes dĂ©tenues sont placĂ©es, debout et parfois trĂšs nombreuses jusquâĂ trois par mĂštre carrĂ©. Ces derniĂšres peuvent y rester de longues heures, quelquefois dans lâattente dâun entretien qui nâarrive jamais pour des motifs incertains. Les personnes dĂ©tenues placĂ©es dans ces locaux pour une longue durĂ©e sont parfois contraintes de faire leurs besoins sur place, malgrĂ© la cohue, sans que rien ne soit prĂ©vu pour cela. Des brutalitĂ©s et des violences se dĂ©roulent dans les placards » hors de tout contrĂŽle. Le soupçon de placements au placard » pour des motifs infra-disciplinaires est largement rĂ©pandu dans la population pĂ©nale. Les salles dâattente doivent ĂȘtre amĂ©nagĂ©es conformĂ©ment Ă leur destination, utilisĂ©es dans la limite des places offertes et pour des durĂ©es compatibles avec un dĂ©lai dâattente raisonnable que lâadministration doit dĂ©Inir et contrĂŽler. Dâautres anomalies grossiĂšres quâun peu dâattention aurait sufI Ă supprimer et qui portent atteinte Ă certains droits fondamentaux ont inexplicablement Ă©chappĂ© Ă la vigilance des responsables locaux â une liste des patients bĂ©nĂ©Iciant de traitements de substitution aux opiacĂ©s, intitulĂ©e CSAPA » 5 est afIchĂ©e Ă cĂŽtĂ© de la salle dâattente et visible de tous ; cette pratique porte atteinte au secret mĂ©dical 6 et met en pĂ©ril la sĂ©curitĂ© des personnes dĂ©tenues susceptibles dâĂȘtre victimes de racket ; â la langue crĂ©ole est frĂ©quemment utilisĂ©e pour les Ă©changes professionnels entre surveillants 7, ce qui limite le contrĂŽle hiĂ©rarchique et donne aux personnes dĂ©tenues un sentiment dâincomprĂ©hension des dĂ©cisions qui les concernent ; â le tutoiement des personnes dĂ©tenues par les surveillants est quasi systĂ©matique et des tĂ©moignages de propos agressifs, dĂ©gradants ou humiliants que lâon peut assimiler Ă des brimades ont Ă©tĂ© rapportĂ©s aux contrĂŽleurs dans des proportions jamais observĂ©es auparavant 8. * * * La visite rĂ©alisĂ©e Ă la maison dâarrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes a montrĂ© que cet Ă©tablissement ne prĂ©sentait pas les conditions structurelles permettant dâaccueillir la population pĂ©nale dans le respect de ses droits fondamentaux. La surpopulation exceptionnelle empĂȘche un hĂ©bergement dans des conditions conformes aux normes retenues par le CPT. LâinsufIsance numĂ©rique et lâinexpĂ©rience du personnel ne lui permettent pas de faire face au minimum de tĂąches nĂ©cessaires au respect de lâarticle 22 de la loi du 24 novembre 2009 9. Les conditions dâhygiĂšne, que lâinvasion des rats et des punaises sufIt Ă caractĂ©riser, constituent une violation de lâarticle 3 de la Convention europĂ©enne des droits de lâhomme. Bien que cette situation soit connue des autoritĂ©s administratives et judiciaires comme des Ă©lus locaux, aucune mesure tendant Ă la corriger nâest prise. En outre, le manque dâencadrement nuit gravement Ă la maĂźtrise des pratiques professionnelles. 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 Dans de telles conditions, des tensions importantes existent, tant parmi les personnes dĂ©tenues quâentre le personnel et la population pĂ©nale. Un climat de violence constant rĂšgne dans lâĂ©tablissement, selon des tĂ©moignages abondants et les constats directs des contrĂŽleurs, et lâusage de la force nâest ni maĂźtrisĂ© ni contrĂŽlĂ©. Le CGLPL considĂšre en consĂ©quence que la maison dâarrĂȘt du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes doit faire lâobjet, dâune part, de mesures urgentes concernant la surpopulation pĂ©nale, la rĂ©novation de lâimmobilier et lâeffectif des surveillants, et dâautre part, dâune reprise en mains du fonctionnement de lâĂ©tablissement, notamment aux Ins de faire cesser le climat de violence. ĂŻl est demandĂ© au ministre de la justice de faire procĂ©der Ă une inspection approfondie de lâĂ©tablissement et dâinformer le CGLPL de ses conclusions ainsi que du suivi de leur mise en Ćuvre. 1JOdu 30 juin 2015, texte 126. 2Espace vital par dĂ©tenu dans les Ă©tablissements pĂ©nitentiaires normes du CPT,15 dĂ©cembre 2015. 3 Ce conseil, coprĂ©sidĂ© par le prĂ©fet, le prĂ©sident du TGî et le procureur placĂ© prĂšs ce tribunal, rĂ©unit des reprĂ©sentants des collectivitĂ©s locales, des autoritĂ©s judiciaires, du barreau et de lâadministration pĂ©nitentiaire. 4 Refus sans violence dâexĂ©cuter un mouvement prescrit. 5 Centre de soins dâaccompagnement et de prĂ©vention en addictologie. 6 Art. L. 1110-4 du code de la santĂ© publique. o er 7 Loi n 94-665 du 4 aoĂ»t 1994 relative Ă lâemploi de la langue française, art. 1 . o 8 Loi n 2009-1436 du 24 novembre 2009 pĂ©nitentiaire, art. 22. 9 Lâadministration pĂ©nitentiaire garantit Ă toute personne dĂ©tenue le respect de sa dignitĂ© et de ses droits. » 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE ANNEXE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161 14 dĂ©cembre 2016 JOURNAL OFFICIEL DE LA RĂPUBLIQUE FRANĂAISE Texte 131 sur 161
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